Je vous
présente le whisky le plus mystérieux du monde, le Ileach, « L’Homme d’Islay ». En fait, c’est tout ce que nous savons de sa
provenance, Islay.
Embouteillé
par un indépendant de Glasgow, pas très connu, la Highlands & Islands
Whisky Company, The Ileach est un nectar tourbé maritime typique d’Islay.Mais, la question reste sans réponse… de quelle distillerie provient le whisky ? Bowmore ? Laphroaig ? Caol Ila ? Lagavullin ?
Je dirais que c’est le seul intérêt de ce whisky… le mystère…
Les discussions
fusent sur le net, chacun y va de son expérience gustative pour justifier la
provenance du nectar… Je n’ai, personnellement, pas suffisamment de recul pour
affirmer que ça vient de Caol Ila ou de Lagavullin… Mais est-ce vraiment important ? En effet, nous savons que la société a acheté
le new-make spirit dans une distillerie, mais s’est chargée elle-même de la
maturation, choisissant l’endroit de stockage, le type de fût, etc… qui lui est propre. Donc, même si on affirme
que le whisky provient, par exemple, de Caol Ila, la maturation lui a donné un
caractère propre à ce qui est recherché par l’embouteilleur.
Bon,
concrètement, nous sommes ici en présence d’un whisky qui a quand même été côté
97/100 dans la Jim Murray’s Whisky Bible de 2008. Et pourtant, il n’est
vraiment pas à mon goût. Je trouve sa complexité excessive car les arômes s’étalent
sur une palette trop large, en même temps malté, floral, fruité, sucré, tourbé…
à s’y méprendre, on dirait un mélange de tous les single malts d’Islay réunis
dans une bouteille.
C’est un
NAS, mais il est réputé avoir moins de 10 ans.
Son prix tourne aux alentours de 55 euros (en novembre 2015).
La
dégustation
Robe :
Or profond (0.8)
Nez : puissant,
tourbé et salin, un peu sucré et fruité (proche des finitions en fûts de
sherry), bois de chêne
Bouche :
très intense et huileuse. Une légère
amertume englobe des arômes maltés et fruités. L’association de la fumée de
tourbe et du sel marin fait penser à du bacon grillé. Ensuite viennent des
notes plus médicinales et minérales.
Finale :
mi-longue à courte, asséchante et épicée, à tendance médicinale et
herbacée. Persistance moyenne de la
fumée.
Trop, c’est
trop… c’est en résumé ce que j’en
retire. Toute cette complexité est totalement déséquilibrée. Le taux d’alcool très élevé a du mal à passer
et anesthésie les papilles qui ne profitent pas vraiment du produit avant la 3ème
ou la 4ème gorgée.
Une version coupée à 40% APV et un 12 ans d’âge existent aussi chez The Ileach. Il serait peut-être intéressant de les comparer… même si je reste sceptique.
Pat –
Whisky ExplorerUne version coupée à 40% APV et un 12 ans d’âge existent aussi chez The Ileach. Il serait peut-être intéressant de les comparer… même si je reste sceptique.
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Je pense que c'est justement le manque d'infos qui est sa principale faiblesse, on sait cependant qu'il est coloré.
RépondreSupprimerPour l'origine, c'est une marque de la Vintage Malt Company, crée par Brian Crook en 1992.
Celui-là même qui fût directeur pendant près de 10 ans chez Bowmore.
A noter que l'intéressant IB, Coopers Choice, fait aussi partie de la Vintage Malt Company.
Je serais curieux de tester un "The Ileach" de nos jours. J'en ai testé et acheté un dans un supermarché Auchan, il y a une grosse vingtaine d'années, alors qu'étudiant j'explorais le monde du whisky depuis 2 ou 3 ans. Déjà amateur de whiskies d'Islay, j'ai approché par curiosité le petit stand où l'importateur français, se présentait comme l'embouteilleur indépendant, en personne, de ce whisky. Il était d'une vivacité terrible, extrêmement puissant, pour ne pas dire imbuvable, à cette époque, il était pour moi de très loin le whisky le plus tourbé et iodé que j'avais pu boire, bien devant les Laphroaig ou Bowmore que je connaissais. Après une longue discussion, ayant sympathisé avec le vendeur qui m'a dit dix fois ne pas avoir le droit de dévoiler le nom de la distillerie, devant mon harcèlement, il a fini par craquer et m'avouer qu'il s'agissait d'un Lagavulin 5 ans d'âge. Après, est-ce encore le cas aujourd'hui, on peut en douter...l'anonymat permettant de varier ses approvisionnements de façon invisible… Il était vendu 150 francs. Pour l'anecdote, il est passé "article inconnu" en caisse, ce qui selon la "charte" Auchan à cette époque signifiait une remise forfaitaire de 100 francs. Il m'avait coûté 50 francs, et j'étais très fier de cette affaire pour un embouteillage atypique...
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